Sauvages Imaginaires

Métal, tissu, carton, plastique, bois, fourrure, plume : le Carnaval sauvage à Bruxelles est porté par un amour inconsidéré du matériau/récup’ qui donne à ses figures quelque chose de démesurément désordonné, dionysiaque et – étrangement ! – de la vérité nue de l’être humain. Elles nous scrutent. C’est sans doute la raison pour laquelle la photographe Fabienne Cresens les a capturées dans le noir et le blanc donnant l’impression que c’est la lune qui éclaire les étranges scènes du jour. La force expressive de la série Sauvages Imaginaires tient, pour partie, à ce que le geste de Fabienne Cresens relève d’une véritable opération de magie : il fait entrer les figures dans une dimension charnelle de l’image régie par les puissances joyeusement souterraines et célestes du sortilège.

Rimes visuelles orgiaques, il faut voir les créatures dévaler la ville. Elles débordent de partout, jusqu’à l’étourdissement et l’anéantissement de la matière et de l’espace, emboitant des réalités où les transmutations, les métamorphoses et les mondes originels – contenus dans toute chose dans la nature – fusionnent dans l’urbanité. Comme s’il existait un dialogue secret entre tous les éléments du vivant dans les jeux d’ombres tournés vers la lumière. Comme si tous les « contraires », la mort et la vie, l’astre du jour et l’astre de nuit, le masculin et le féminin, étaient enfin réunis. (Notes, novembre 19, Sylvia Botella)

Cette série est une ode à la liberté de penser, à la douce folie, à la résistance contre la pensée unique et l’uniformisation de la société, aux concepts alternatifs pour une survie planétaire, et à la différence.

EXPOSITIONS

BRUXELLES, Collectif de Santé La Perche;  à mes fenêtres durant la période de la Covid

DIJON, L‘Hostellerie